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A la recherche d’un territoire

 

La peinture est un medium évident, omniprésent voire omnipotent dans notre culture. On ne s’étonne pas du pouvoir de fascination qu’il exerce encore.

Cette attirance, Alexandre Rabory l’éprouve depuis toujours. Il a commencé par peindre des décors de théâtre, et c’est à cette période de questionnements existentiels que consiste l’approche de la paternité, qu’il est passé du spectacle à l’intimité du chevalet.

 

La recherche de soi, l’interrogation sur le sens de sa présence au sein de l’aventure humaine sont à la base de ce travail.

 

Il a choisi pour en parler le thème qui en semble le plus éloigné : le paysage.

Mais tout paysage depuis Poussin n’est-il pas un paysage mental ?

Ceux d’Alexandre Rabory privilégient la couleur : l’affect.

 

Les plages colorées aux nuances subtiles s’imbriquent, s’épousent, sans se laisser enfermer dans des formes définitives. Mouvance renforcée par la prégnance de l’horizontalité dans la plupart des tableaux.

Alexandre Rabory fixe l’impermanence des choses, sans  doute pour mieux la conjurer.

 

Et le flou est là, comme dans les souvenirs. Loin d’être un artifice, il répond à une nécessité interne. Flou des frondaisons, flou des paysages aquatiques, quand bien même les vagues seraient celles des sables du désert. Flou de la mémoire. Flou d’une peinture suggestive, qui procède par touches allusives, qui n’impose rien, mais laisse toute liberté d’interprétation.

 

Une œuvre qui, désormais bien loin de la fonction décorative, cherche son paysage intérieur.

 

 

Dominique Chauchat, médiatrice culturelle

- Octobre 2005 -

Alexandre Rabory - peinture

Mansourah

Huile sur toile, 2000

24 x 16 cm.

critique 1
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